La Stéréoscopie

Depuis l'Antiquité nos ancêtres ont pris conscience de la vision binoculaire. Mode de représentation dans lequel les deux yeux sont utilisés simultanément, permettant ainsi la fusion par le cerveau des deux images perçues en une seule afin d’avoir conscience des distances et du relief.
La technique développée sur un appareil consiste à regarder dans un instrument nommé stéréoscope une image dédoublée et légèrement décalée. A l’analyse de ces deux images l’œil nous restitue une vue en relief de celle-ci.
Les prémices datent du 13ème siècle, mais cette technique a réellement été mise en évidence par Charles Wheatstone vers 1832 avec des dessins. Il fera breveter son stéréoscope à miroirs en 1838.
La naissance des techniques photographiques incite à l’invention d’un appareil stéréoscopique à lentilles par le physicien écossais David Brewster qui sera présenté à l’exposition universelle de Londres en 1851.
Les premières vues stéréoscopiques sur papier albuminé étaient contrecollées sur du carton fort. Ce papier très fin laissait apparaître la vue par transparence. Des techniques de couleurs furent utilisées en coloriant le dos du papier, et même de petits trous d’épingle, voir de petites coupures, étaient réalisées afin d’accroitre le passage de la couleur à la lumière et ainsi simuler une lumière plus accrue à ces endroits.
Par définition la stéréoscopie est l'ensemble des techniques mises en œuvre pour reproduire une perception du relief à partir de deux images jumelles (mais non semblables, décalées latéralement).
Pour réaliser les clichés il fallait utiliser un appareil stéréoscopique : appareil photographique rassemblant deux chambres photographiques (et donc deux objectifs) placés côte à côte, destiné à produire dans un même instant deux photographies jumelles en vue de la restitution du relief.    
Pour visionner les clichés ont utilisait ensuite un stéréoscope : appareil optique à oculaires, à prismes ou à miroirs, destiné à l’examen des couples de vues stéréoscopiques.

Ci-dessous plaque de verre stéréoscopique de l'ancienne Porte Saint-Thiébault, avenue Foch à Metz, juste avant son démantèlement début 1900


Ci-dessous superbe vue stéréoscopique sur papier albuminé colorié, approximativement de 1860, du Moyen-Pont à Metz avant sa transformation. La technique de colorisation a été ici ingénieusement utilisée en coloriant le dos du papier albuminé, laissant apparaître la vue colorisée par transparence (merci à Bernard et Francis de l'EEAC pour leur collaboration).