Metz (Divodurum Mediomatricorum)

Dans son livre « Etymologies du nom des villes et des villages du département de la Moselle » édité en 1860, Auguste Terquem nous donne une forme moins connue de l’origine du mot Metz. Je cite : Metz, tant de fois saccagée et détruite a pris son nom par abréviation du mot tudesque, autrement dit d'origine germanique, de l’expression « Metzeln », qui veut dire massacrer, sabrer, tailler en pièces, égorger, passer au fil de l’épée… plus tard seulement elle sera désignée sous les noms latinisés de Mettis , Metentis, etc. Voilà une version bien glauque du nom de notre charmante ville, qui n’est d’ailleurs pas la version la plus couramment citée de l’origine du mot Metz.
Il faut remonter à l’époque romaine, période où notre région est occupée par le peuple Celtes.  Notre belle ville de Metz a alors pour nom Divodurum Mediomatricorum, et elle est le chef-lieu du peuple des Médiomatriques. Dans l’antiquité tardive le nom de notre ville Divodurum est remplacé par le nom du peuple, Mediomatrici, prononciation qui s’altère pour donner Metensis au IIIe siècle, puis Mettis au Ve siècle, appellation d’ailleurs utilisée de nos jours par notre ligne de bus à haut niveau de service. Ensuite il en émane d’autres dérivés comme Metze aux XIIIe et XIVe siècles, puis Mets, Mès ou Mées au XVIe siècle.
Si le « T » de Metz est présent depuis bien longtemps on peut estimer que depuis le XVIe siècle on le ne prononce plus.

Époque Gallo-Romaine

Ier et IIème siècle. Après la conquête des Gaules par César, Metz devient une des plus importantes et grandes villes gallo-romaines, Divodurum Mediomatricorum (Metz).
Elle a alors plus d'habitants que Lutèce (Paris). Sa population est estimée entre 15 000 et 20 000 habitants.
L'amphithéâtre, construit certainement à la fin du Ier siècle, est un des plus grands du monde romain (25 000 places), sa hauteur avoisinait les 27 mètres avec une façade de 76 arcades.
C'est dans les fosses de cet amphithéâtre que le premier lieu de culte chrétien fut aménagé, Saint-Pierre-aux-Arènes, après l'arrivée du premier évêque, Saint-Clément, vers 280. D'après la tradition, Saint-Clément terrassa dans l'amphithéâtre un monstre légendaire, le Graouilly, symbole du paganisme.
Les derniers vestiges de l'amphithéâtre furent rasés lors du siège de Metz par Charles Quint, en 1552, vestiges mis à jour lors de la construction de l'ancienne gare de marchandises.

Vestiges encore visibles de cette époque sont entre autres les thermes dans les sous-sols des Musées de la Cour d’Or ainsi que Saint-Pierre aux Nonnains.

Pour amener l'eau à Divodorum, et ce depuis Gorze, il fut édifié un aqueduc de 23 kilomètres avec 118 arches. Un aqueduc encore visible, en partie, aujourd'hui.

À partir de l'an 245, les périodes de paix sont entrecoupées d'épisodes de guerres et de destructions.
Dans un climat d'insécurité, la ville s'entoure d'une enceinte, les premiers remparts de Metz sont construits.

Au IVe siècle, l’appellation Divodorum Mediomatricorum n’est plus d’usage. Les textes présentent maintenant la ville sous la dénomination de Mettis. A partir de cette époque, Metz est la principale cité du peuple celte des Médiomatriques auxquelles elle doit son nom.

Le 7 avril 451, la ville incendiée, subissait le pillage par les Huns.

Moyen Âge

Metz est la capitale du royaume d'Austrasie de 511 à 751.
Quelques décennies plus tard, en 511, à la mort de Clovis, son fils aîné Thierry Ier administre la région nord-est du royaume franc qui portera désormais le nom d’Austrasie. La ville de Metz restera capitale de l’Austrasie jusqu’en 751.
Metz compte 30 000 habitants en 1300.
 

La Renaissance

Au cours de plusieurs siècles, la ville, maintenant cité épiscopale, se développe harmonieusement. De nombreuses constructions notamment, la cathédrale, des églises, des cloîtres et des abbayes embellissent son centre et favorisent, grâce au négoce et à l’accumulation de richesses, le développement d’une bourgeoisie citadine.
Sa richesse économique favorise le développement d'une bourgeoisie qui finit par créer au XIIIe siècle une République oligarchique dirigée par le collège des Echevins.
(L'oligarchie est une forme de gouvernement dans laquelle la plupart des pouvoirs sont détenus par une petite partie de la société).

En 1552, le roi de France Henri II s’empare des trois cités épiscopales de Metz, Toul et Verdun, jusqu’alors villes libres du Saint Empire romain germanique. De suite, Charles Quint tente de reprendre les villes lorraines passées sous l’autorité du roi de France. Aussi, l’Empereur organise le siège de Metz qui est victorieusement défendue par le duc de Guise, alors gouverneur français de la ville. Le siège est levé en janvier 1553.
Près d’un siècle plus tard, à l’occasion de la signature des traités de Westphalie en 1648, la ville de Metz, placée juridiquement sous souveraineté française, accède au rang de capitale de la province des Trois-Évêchés.
 

Époque contemporaine

1861 : Exposition universelle à Metz.
Au cours du XVIIIe siècle, la ville continue de s’agrandir et s’orne de magnifiques bâtiments de style classique français. Le XIXe voit naître à Metz un important développement industriel malheureusement arrêté, en 1870, lors de l’annexion de la cité par la Prusse.
 
1871-1918 - Empire allemand
1918-1940 - France
1940-1944 - Allemagne nazie
depuis 1944 - France
 
Par la ratification du Traité de Francfort, la ville est rattachée au nouvel Empire allemand et devient chef-lieu de la Présidence de Lorraine (Bezirk Lothringen).
Début 1900, dans une volonté de germaniser la ville, Guillaume II décide d’araser l’enceinte médiévale et de remblayer les fossés. La nouvelle ville s’étend du côté de la rue de Verdun et l’avenue de Nancy, et le quartier impérial avenue Foch.
 
Metz est de retour à la France en 1918.
 
À nouveau occupée et annexée durant la Seconde Guerre Mondiale, Metz devient le cœur de la marche de l'Ouest du Troisième Reich. Les combats sont très durs et le siège des fortifications de la ville coûte cher aux forces américaines. Chars et bombardiers se heurtent à une ceinture de béton, de fer et de feu qui protège les approches de la cité messine. Même le napalm (employé sur les forts d'Ars-sur-Moselle, à 7 kilomètres au sud de Metz) est inefficace.
 
20 novembre 1944 Metz est libérée par le XXe Corps américain.